Créé en 2017, constitué de huit musiciens professionnels drômois et d’un récitant, le Collectif Hausmusik a pour vocation de susciter et de financer l’écriture de compositions musicales novatrices mais reliées à notre héritage musical, exigeantes mais agréables à entendre comme à jouer, et accessibles à de petits ensembles de musiciens amateurs de bon niveau. Ceci, afin d’aider la création musicale écrite à renouer avec le public et avec les musiciens, en alternative à une musique contemporaine parfois considérée comme trop abstraite, trop difficile ou trop austère. A renouer aussi avec son passé, car la création artistique a besoin pour vivre et pour émouvoir, comme la jeune plante, de racines qui la nourrissent, sans pour autant contraindre sa liberté ni se résigner à une approche néoclassique : il s’agit ici simplement de réhabiliter la notion de plaisir musical et de retravailler à une continuité du présent avec le passé.
Le principe du collectif est de produire des concerts d’un compositeur du passé qui lui permettent de financer des créations musicales contemporaines, lesquelles rendent hommage à ce compositeur, comme dans l’ancienne tradition du « tombeau » musical. Les musiciens sont bénévoles, la direction artistique et musicale du collectif est collégiale, et les spectacles qu’il crée sont théâtralisés de façon à faire entrer le public, de façon vivante, conviviale et documentée, dans l’univers du compositeur auquel est rendu hommage.
Le premier programme du collectif était consacré à la musique de Jean-Philippe Rameau, à travers de larges extraits de ses « Concerts en sextuor », émouvantes et savantes symphonies miniatures pouvant se jouer entre amis, en présence du compositeur incarné par le récitant André Bouvier. Ce programme permit au collectif de financer la commande, au compositeur suisse Gilles Colliard, d’un « Tombeau de Rameau » écrit pour son effectif, créé à Romans en 2018 et très subtilement relié aux « Concerts en sextuor » de Jean-Philippe Rameau.
Du fait que l’œuvre a été créée à la Cité de la Musique de Romans, dont l’équipe travaille – avec la complicité de Baptiste Pierre et en partenariat avec l’ACROE – sur la création musicale en multidiffusion, l’idée nous est venue d’en réaliser une version ambisonique, qui superposerait à cette création musicale écrite, elle-même reliée à un compositeur du passé, une création spatiale (réalisée par Baptiste Pierre) faisant voyager à travers la salle les différentes parties des musiciens… Ce projet est pour l’instant dans une phase expérimentale, ayant été enregistré à partir d’une captation en « live » et non en studio, mais nous espérons avoir l’occasion d’en réaliser bientôt une version plus aboutie…